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Jean Ferrat, poète ardéchois, poète de la vie...
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27 novembre 2011

À BRASSENS - 1963

Est-ce un reflet de ta moustache
Ou bien tes cris de "Mort aux vaches!"
Qui les séduit
De tes grosses mains maladroites
Quand tu leur mets dessus la patte
C'est du tout cuit

Les filles de joie, les filles de peine
Les Margotons et les Germaines
Riches de toi
Comme dans les histoires anciennes
Deviennent vierges et souveraines
Entre tes doigts

Entre tes dents juste un brin d'herbe
La magie du mot et du verbe
Pour tout décor
Même quand tu parles de fesses
Et qu'elles riment avec confesse
Ou pire encore

Bardot peut aligner les siennes
Cette façon de montrer les tiennes
Ne me déplaît pas
Et puisque les dames en raffolent
On ne peut pas dire qu'elles soient folles
Deo gratias

Toi dont tous les marchands honnêtes
N'auraient pas de tes chansonnettes
Donné deux sous
Voilà que pour leur déconfiture
Elles resteront dans la nature
Bien après nous

Alors qu'avec tes pâquerettes
Tendres à mon coeur, fraîches à ma tête
Jusqu'au trépas
Si je ne suis qu'un mauvais drôle
Tu joues toujours pour moi le rôle
De l'Auvergnat

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